Engagée corps et âme en 1870 contre l’injustice et le racisme, Marie-Philomène Roptus, surnommée Lumina Sophie ou Surprise, naît le 5 novembre 1848, au Vauclin, peu après l’abolition de l’esclavage.

Lumina Flamme de l’Insurrection de 1870 en Martinique
Pour survivre, elle est, comme beaucoup de femmes de la campagne alors, à la fois cultivatrice, marchande et couturière.
En septembre 1870 éclate l’Insurrection du Sud.
Léopold Lubin, jeune artisan noir du Marin, est insulté et maltraité par un «fonctionnaire métropolitain » et un colon. Ne pouvant obtenir justice, il se venge. Il est alors condamné au bagne. Indignée, la population des campagnes du Sud se soulève contre le racisme et la toute-puissance békés.
À 21 ans et enceinte, dotée d’une forte personnalité, physiquement très résistante, Lumina joue un rôle majeur dans la révolte. On la décrit stimulant les troupes, menaçant les hésitants, et désignant les habitations à occuper et à brûler.
Mais l’insurrection est matée dans le sang et elle est arrêtée le 26 septembre 1870.
Tout en l’accusant de vouloir dominer les hommes et en la désignant comme la «flamme de la révolte», la justice coloniale refuse de lui reconnaître son rôle de cheffe et la condamne aux travaux forcés à perpétuité pour incendie et pillage. Elle est déportée le 22 décembre 1871 vers le bagne de Guyane.
Épuisée par les dures conditions de vie, elle y meurt en 1879, à 31 ans.
Lumina Sophie symbolise la résistance de la population martiniquaise à l’oppression et la part que les femmes surent y prendre de tout temps.